Mon jardin est une catastrophe !
Vous connaissez les Baobabs du Petit Prince* ? Eh bien sur ma pelouse, c’est la même chose pour les mauvaises herbes. Il suffit de les laisser monter une fois en graines, alors elles prolifèrent et ça devient un enfer. Du coup, pour que ça ne se voie pas trop, je tonds régulièrement : les apparences sont sauves.
Pour certains couples, c’est un peu pareil. Leur vie conjugale est envahie de mauvaises herbes, au point parfois de devenir un enfer, alors ils sauvent les apparences à grands renforts de sourires et de relations positives, mais ils n’arrivent plus à profiter ensemble de leur jardin.
Comme je le disais, je suis un très mauvais jardinier, mais la nature m’apprend en permanence qu’il y a un temps pour chaque chose, et que cela impose de gérer des priorités. Par exemple, si vous devez transplanter un arbuste qui pousse au milieu de votre platebande, il faut le faire avant qu’il ne grandisse trop, mais si vous le faites au printemps, il y a de fortes chances qu’il n’ait pas pris racines avant les chaleurs de l’été et n’y survive pas.
Vous allez me dire : bien sûr ! Il y a des saisons dans la vie : la liberté enthousiaste des jeunes mariés, puis la priorité à la famille quand les enfants sont là, et après, les vieux amants, l’automne de la vie… Pas vraiment ! En fait de priorité, la vie conjugale est première en toute saison, et surtout quand les enfants sont là. Car le besoin prioritaire des enfants pour s’épanouir, c’est de grandir entre des parents qui s’aiment. L’important, c’est donc de ne pas laisser monter en graines les disputes, les frustrations, et de résoudre les difficultés conjugales au plus tôt, avant qu’elles ne prennent racine trop profondément.
Alors de quels moyens dispose le couple pour prendre soin de son jardin conjugal ? Pas de mystère, ils sont tout ce qu’il y a de plus naturels.
D’abord, il convient de visiter et regarder le jardin très régulièrement (chaque semaine au minimum) avec son conjoint : par le dialogue, l’écoute bienveillante, en n’hésitant pas à soulever parfois le feuillage des émotions qui nous envahissent, pour voir quel besoin se cache dessous.
Semer sans se lasser les gestes d’attention, avec une délicatesse particulière pour les lieux de fragilité, dans le respect du rythme de chacun.
Tailler résolument dans nos mauvaises habitudes pour laisser s’exprimer nos qualités, en cherchant d’abord à se changer soi-même plutôt que de vouloir changer l’autre.
Pardonner et demander pardon sans attendre, pour arracher les mauvaises herbes de ces petites inattentions ou méchantes blessures qui étouffent les fleurs de la tendresse et envahissent les chemins de la relation.
Arroser, irriguer l’ensemble de notre jardin, en allant puiser le ressourcement qui nous redonnera de l’énergie, selon le besoin de chacun. Et quelle chance lorsque nous trouvons une source au cœur de notre jardin : connaissant suffisamment notre conjoint et nous-même, nous faisons de notre vie de couple une source d’épanouissent.
Et enfin, cueillir de beaux bouquets colorés et parfumés, en offrant chaque jour ces gestes d’amour qui parsèment notre quotidien, et plus particulièrement les fleurs préférées de son conjoint : le langage de l’amour auquel il est le plus sensible**.
Et si votre jardin ne vous donne pas pleinement satisfaction, ou fait face à une invasion de pucerons qui vous laisse désarmés, n’hésitez pas à demander conseil à un professionnel : la jardinerie du couple, c’est le cabinet du conseiller conjugal et familial. Qu’il s’agisse de faire de gros réaménagements, de soigner un domaine en souffrance ou de traverser une saison difficile, il pourra accompagner votre couple dans sa recherche de solution.
* Le Petit Prince, Antoine de Saint-Exupéry
** Les langages de l’amour, Gary Chapman